Entretien

Boostez vos plantes aux engrais naturels

Publié le 4 mai 2022

Pour être en pleine forme, se développer correctement et donner des belles fleurs ou de beaux fruits, vos plantes sont comme nous : elles ont besoin de manger. Pour les végétaux, la « nourriture » est composée de nutriments et d’oligoéléments. Ils tirent ces éléments nutritifs du sol, via leurs racines. Avoir une terre riche de ces éléments est donc primordial pour assurer la bonne croissance de vos plantes. Nous vous proposons un petit tour d’horizon des besoins spécifiques des végétaux et des symptômes de carences. Une fois identifiés les besoins en engrais de vos plantes, Paysagistes.fr vous explique les moyens les plus efficaces et économiques de les chouchouter.

Eléments nutritifs des plantes : qui fait quoi ?

Les nutriments dont les plantes ont besoin en grandes quantités sont l’azote (désigné par son symbole N), le phosphore (P) et le potassium (K). À cela s’ajoutent des besoins en magnésium, calcium, fer et soufre, pour ne citer que les principaux oligoéléments. Si on les regroupe sous une seule et même appellation d’« engrais », chaque élément a un rôle bien déterminé et une importance capitale pour les plantes.

Azote : le bâtisseur

L’azote assure la croissance du végétal. Il contribue au développement des feuilles et des tiges, qui permettent, entre autres, la photosynthèse. Les cultures qui demandent le plus d’azote sont : le gazon, les légumes feuilles (salades, endives, choux, épinards, etc.), les plantes vertes d’intérieur, la vigne, les arbres fruitiers.

Un manque d’azote se remarque par :

  • Une croissance lente
  • Des feuilles, tiges et fruits plus petits que la normale
  • Le jaunissement puis la perte des feuilles les plus anciennes

Phosphore : le stimulant

Le phosphore stimule le système racinaire, déclenche la floraison et la pousse des fruits. Il est le garant du développement harmonieux de vos plantes. Les plantes exigeantes en phosphore sont : les plantes à fleurs, les légumes fruits (tomate, aubergine…), les fraisiers, les légumineuses (fève, pois, …), les pomme de terre, les betteraves, les arbres fruitiers.

On peut détecter une carence en phosphore par :

  • Des plantes petites et rigides
  • Un feuillage plus sombre que d’habitude, allant du vert foncé au rouge
  • Une floraison faible ou nulle
  • Peu de fruits et/ou de petite taille et amers

Potassium : le coach Santé

Le potassium aide la plante à réguler ses fonctions vitales (circulation de la sève, assimilation des éléments nutritifs, …) et détermine sa résistance aux maladies ou aux aléas climatiques. Les végétaux qui demandent le plus de potasse sont : les légumineuses, les tomates, les légumes racines (pommes de terre, betteraves, …), les fraisiers, les rosiers, les arbres fruitiers.

Les symptômes d’une plante carencée en potassium sont :

  • Des plantes peu développées, flasques et fanées
  • Une bordure jaune sur les feuilles
  • Rougissement puis chute des feuilles les plus âgées
  • Floraison et maturation des fruits tardives

Oligoéléments : indispensables petites mains

Il n’en faut pas beaucoup, mais il en faut impérativement ! Les oligoéléments jouent un rôle clé dans un nombre incalculable de réactions biochimiques (fabrication des protéines, photosynthèse, fertilité, solidité des cellules, etc.). Souvent négligés, ils sont pourtant la clé de cultures réussies.

Pourquoi préférer les engrais naturels aux engrais de synthèse ?

Quand vous récoltez des fruits ou des légumes dans votre jardin ou votre potager, que vous coupez des fleurs ou des pieds de plantes, vous enlevez aussi du sol tous les éléments nutritifs absorbés par ces végétaux. Pour les plantes en pot, il viendra également un moment où elles auront consommé tous les nutriments présents dans la terre. Il faut donc régulièrement reconstituer le stock de « nourriture » assurer la fertilité du sol. Et donc mettre de l’engrais…

Faisons un bref retour en arrière. Depuis les débuts de l’agriculture, le seul moyen de renouveler la fertilité des sols était d’épandre de l’engrais organique, c’est-à-dire issu d’êtres vivants. Il peut s’agir de mélange d’excréments animaux et de paille (fumier), de déjections seules (lisier, guano), de matières végétales (déchets alimentaires, déchets verts, compost, algues…) ou de sous-produits animaux (sang séché, poudre d’os ou de corne, plumes…). Les deux inconvénients majeurs des engrais organiques sont une disponibilité pas toujours assurée et le temps relativement long qu’il faut pour que cette matière organique de base se décompose en éléments minéraux assimilables par les plantes.

La mise au point, au début des années 1900, du procédé Haber-Bosch a du coup révolutionné l’agriculture. Il était désormais possible de transformer industriellement l’azote de l’air (N2) en élément minéral (NH3) directement assimilable par les plantes. En ajoutant de la poudre de roches phosphatées et de potasse, les engrais minéraux (NPK) étaient nés. Simples d’utilisation, relativement bon marché et hyper efficaces, ils ont contribué à éradiquer les famines en décuplant les rendements agricoles.

Alors pourquoi, dans ce cas, préférer les vieilles recettes ? Parce que les engrais de synthèse sont :

  • Délicats à utiliser : directement assimilables par les plantes, les éléments minéraux sont aussi beaucoup plus lessivables, c’est-à-dire que ceux qui ne sont pas absorbés par les racines partent rapidement dans le sol et les nappes phréatiques. Pour les utiliser à bon escient, il faut donc disposer des connaissances, du temps et du matériel nécessaires pour éviter ces pertes dans les sols.

  • Très énergivores : même modernisé, le procédé Haber-Bosch demande une grande quantité d’énergie. On estime que 3 à 5% de l’ensemble du gaz naturel produit au monde est consommé juste pour la fabrication d’engrais azoté. L’extraction minière du phosphore et de la potasse demande aussi d’énormes moyens techniques et énergétiques, sans compter les atteintes à l’environnement. Il faut enfin ajouter l’acheminement de l’engrais jusqu’au consommateur final.

  • Chers : Pour les raisons évoquées juste avant, le prix de l’engrais de synthèse est élevé et ne risque pas de baisser dans les années à venir. Il est également composé majoritairement des trois éléments principaux (NPK), dosés différemment selon le résultat recherché. Il ne contient généralement pas les oligoéléments qui aident pourtant à sa bonne assimilation par les plantes. Il faudra donc les acheter et les épandre séparément, ce qui augmente encore la facture finale.

Si l’emploi d’engrais de synthèse peut se justifier en agriculture, son utilisation chez le particulier est beaucoup plus discutable et sujette à risque de pollution accidentelle des sols. D’autant que les alternatives économiques et écologiques sont légion pour de petites surfaces.

Engrais naturels : coup de fouet ou travail de fond ?

Nous l’avons vu plus haut, un engrais organique type compost ou fumier apporte la majorité des éléments dont a besoin votre sol pour être en bonne santé. Mais il faudra 2 à 3 ans pour que ces éléments soient suffisamment dégradés par les micro-organismes pour être assimilables par les plantes. Si vous voulez entretenir vos sols et maintenir un stock d’humus exploitable par vos plantes, c’est la solution idéale.

En revanche, si vous notez une carence d’un ou plusieurs éléments dans vos cultures ou plantations, c’est d’un engrais coup de fouet dont vous aurez besoin, sous peine de voir vos végétaux dépérir avant que votre compost ne fasse effet…

Bonne nouvelle, il existe quantité de produits naturels et/ou issu du recyclage qui vont vous permettre de booster vos plantes simplement, sans porter atteinte à votre environnement, ni à votre portefeuille.

Le marc de café

Videz vos filtres à café dans vos pots ou jardins ! Riche en azote, le marc de café enrichit la matière organique et régule également l’acidité du sol. Il est tout indiqué notamment pour les plantes fleuries (rosiers, rhododendrons, magnolias…).

Le purin d’ortie

Comme le marc de café, il constitue un bel apport d’azote. Cerises sur le gâteau, il repousse de nombreux nuisibles et est un excellent activateur de compost. Autant de bonnes raisons de ne pas s’en passer !

Les cendres de bois

Vous ne regarderez plus votre poêle à bois ou votre cheminée comme avant ! Récupérez vos cendres de bois non-traités et non-peints, tamisez-les et étalez-les au pied de vos végétaux. Ils sont riches en potassium, phosphore, silice, magnésium et calcium. Un coup de pouce assuré pour vos plantes à fleurs et fruitiers !

Les peaux de banane

Ne jetez plus vos peaux de banane ou vos bananes trop mûres ! Avec leurs fortes concentrations de potassium, phosphore et calcium, elles contiennent tout ce qu’il faut pour booster la floraison et la reproduction de vos végétaux. Préparez des infusions de peaux de bananes ou enterrez-les simplement au pied de la plante carencée.

Les coquilles d’œufs

Très riches en calcium, les coquilles d’œuf assureront une bonne croissance de vos végétaux. Vous pouvez les écraser et les enterrer au plus près des racines de vos plantes ou les faire bouillir puis infuser, avant de les pulvériser directement sur le sol.

Les tontes d’herbe

Faites infuser un plein seau d’herbe coupée recouverte d’eau pendant 5 jours et vous obtenez un engrais azoté de premier ordre. Un des meilleurs rapport simplicité/efficacité/coût !

L’eau de cuisson

Si elle n’est pas salée, recyclez votre eau de cuisson en arrosant simplement vos plantations avec… Chargée en nutriments et sels minéraux, elle enrichira vos sols et donneront un joli coup de fouet à vos plantes.  Il va être difficile de trouver plus simple comme astuce !