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Toiture végétalisée : mon paysagiste m’a parlé de toit…

Publié le 27 janvier 2023

Toiture végétale

Et si la cinquième façade de votre habitation tournait le dos aux tuiles ou ardoises et se mettait au vert ? Depuis quelques années, les toitures végétalisées ont le vent en poupe. Portée par la prise de conscience écologique, les orientations des politiques publiques et les diverses incitations fiscales, cette solution alternative de couverture des bâtiments séduit de plus en plus de monde. Mais faut-il s’enflammer pour les toitures végétalisées ? Quelles sont leurs avantages et inconvénients ? Qui peut les installer ou pour quel budget ? On vous donne tout de suite des éléments de réflexions.

Une toiture végétalisée, c’est quoi et à quoi ça sert ?

Un toit végétalisé est une couche de substrat (tenant lieu de terre) et de diverses plantes grasses, herbes, épices et/ou gazon, placée en lieu et place d’une couverture en tuiles, ardoises, tôles et autres bacs acier sur le sommet d’un bâtiment. Il peut aller d’une épaisseur de 10 cm à plus d’un mètre selon la configuration du toit (pente, solidité de la structure, …) ou la fonction attendue (praticable ou non).

D’un point de vue strictement esthétique, un toit végétalisé apporte indéniablement une énorme plus-value à tout bâtiment qui en est équipé. Avoir un jardin sur sa toiture ou au sommet d’un immeuble vous distinguera singulièrement de vos voisins et apportera une touche bienvenue de couleurs, de fraicheur et d’originalité dans le paysage urbain. Mais la liste des atouts d’une toiture végétale ne s’arrête pas là.

Comme toute toiture traditionnelle, une couverture végétalisée garde votre habitation à l’abri des aléas climatiques (pluie, vent, grêle, froid, chaleur, etc.). Mais elle comporte plusieurs avantages loin d’être négligeables. Et quelques inconvénients qu’il convient de prendre en compte…

Avantages de la toiture végétalisée

  • Meilleure isolation thermique et acoustique
  • Doublement, voire triplement de la durée de vie de votre toiture, protégée par la végétation.
  • Réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Rafraichissement et amélioration de la qualité de l’air par l’évapotranspiration des plantes et leur filtration des particules fines.
  • Réduction de la charge sur les égouts et/ou votre système d’évacuation des eaux pluviales, en absorbant puis relâchant progressivement l’eau en cas de fortes précipitations.
  • Amélioration de la biodiversité et augmentation du nombre de pollinisateurs.

Inconvénients du toit végétalisé

  • Entretien plus régulier qu’une toiture classique (une à deux fois/an) pour dégager les voies d’évacuation d’eau, remplacer les plantes mortes et arracher les jeunes pousses d’arbre issus des graines déposées sur le substrat par le vent ou les oiseaux.
  • Surveillance régulière de l’étanchéité de la toiture.
  • Détection de fuite ou infiltration d’eau parfois difficile.
  • Fertilisation régulière pour nourrir les végétaux.
  • Coût élevé dans certains cas.

Quels sont les différents types de toiture végétalisée ?

On retrouve principalement trois types de toits verts (extensif, semi-intensif et intensif). Ils se distinguent principalement par l’épaisseur de leur couche de substrat végétal. Leur poids varie donc de façon importante, dès lors qu’ils s’imbibent d’eau.

La toiture végétalisée extensive

La plus économique. Implantée sur une couche de substrat végétal d’une dizaine de centimètres d’épaisseur, la toiture verte extensive se compose de mousses, d’herbacées type pourpier et de sédum, une plante grasse rustique qui stocke l’humidité dans ses feuilles et peut résister à une sécheresse prolongée.

  • Entretien: Très facile. Un nettoyage des herbes folles et des jeunes pousses d’arbre suffit. Vue la faible épaisseur de substrat, l’arrosage n’est pas obligatoire.
  • S’installe sur: Tout type de toit, à charpente bois, acier ou béton. Le poids se situe entre 60 et 200 kg au m², selon l’humidité du substrat végétal.
  • Budget: entre 40 et 100 € le mètre carré.

Toiture végétalisée semi-intensive

D’une épaisseur comprise entre 15 et 30 cm, cette toiture peut recevoir du gazon et des arbustes, en plus du sédum et des mousses. Il faudra donc prévoir un système d’irrigation automatique pour le protéger de la chaleur et de la sécheresse. Il existe également des systèmes comportant un réservoir d’eau de pluie intégré à une sous-couche drainante, qui permettent aux plantes de tenir plus longtemps à la saison chaude.

  • Entretien: En plus de l’entretien typique d’une toiture extensive, il faut ajouter l’enlèvement régulier des feuilles mortes et une surveillance accrue du système d’irrigation pour éviter tout problème de fuite d’eau ou d’étanchéité du système.
  • S’installe sur: Toit en acier ou béton. Pour les toitures en charpente bois, il est obligatoire de vérifier la solidité de l’ouvrage. De fait, le poids au m² peut atteindre les 300 kg.
  • Budget: Compter 70 à 150 € le mètre carré.

Toiture végétalisée intensive

C’est la formule extrême… Il s’agit là d’un véritable jardin de toit qui peut être accessible aux habitants et qui peut accueillir arbres et arbustes. Avec un substrat allant de 30 cm à 1 mètre, c’est la solution la plus ambitieuse mais aussi la plus coûteuse.

  • Entretien: Il devra être régulier et rigoureux. La plupart du temps, la gestion des racines et de l’irrigation nécessitera de confier l’entretien à un spécialiste.
  • S’installe sur: Vu son épaisseur et son poids qui peut atteindre les 2 tonnes/m², une toiture végétalisée intensive n’est concevable que sur un toit plat ou avec une pente de 5 % maximum. De même, les charpentes bois et la majorité des toits en métal ne pourront supporter la charge de cette solution, qui sera donc réservée aux constructions en béton.
  • Budget: l’aménagement de ce type de toiture demande généralement l’intervention d’un expert, ce qui a un impact certain sur la facture finale. Prévoir entre 130 et 300 € le mètre carré.

Ces indications budgétaires ont un rôle purement indicatif. Le coût final peut varier de façon importante en fonction de divers critères comme :

  • la complexité et l’accessibilité du chantier,
  • les solutions d’irrigation retenues,
  • la nécessité ou non de renforcer la charpente,
  • la pente de toit et le besoin d’installer un système de drainage (pente faible) ou d’armature de retenue (pente forte),
  • le choix des végétaux,

Faire ou faire faire ma toiture végétalisée ?

Au minimum, un toit vert comporte deux couches, celle du substrat et une couche drainante. Cette dernière est composée de matériaux minéraux très absorbants et d’un filtre pour éviter tout mélange entre les 2 couches. Il faut prévoir également un pare-vapeur, un isolant thermique et une membrane d’étanchéité. La norme NF P 84-204 définit les critères à prendre en compte pour garantir l’étanchéité optimale de votre toiture. Enfin, les solutions plus évoluées peuvent contenir un système de stockage de l’eau adjoint à la couche drainante, des panneaux photovoltaïques ou d’éoliennes pour alimenter l’irrigation, etc.

Il va donc de soi qu’à moins d’être excellent bricoleur, il vous faudra passer par les services d’un spécialiste pour équiper votre habitation d’une toiture végétale, voire pour l’entretenir. Un paysagiste saura soit réaliser ce type de travaux, soit vous orienter vers le professionnel compétent. N’hésitez pas à consulter les artisans près de chez vous.

Dans le cas d’une toiture végétalisée extensive, sachez que le taux de TVA préférentiel de 5,5% est applicable. De fait, ces travaux sont assimilables à une amélioration de l’efficacité énergétique du logement. Les autres types de toiture verront leur taux de TVA varier de 10 à 20% en fonction de leur nature. Là encore, demandez conseil à votre artisan paysagiste.